ENFANCE - Les enfants surdoués

ENFANCE - Les enfants surdoués
ENFANCE - Les enfants surdoués

«Il y avait, écrit Chateaubriand, un homme qui à douze ans avec des barres et des ronds avait créé les mathématiques, qui à seize avait fait le plus savant traité des coniques qu’on eût vu depuis l’Antiquité... Cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal.»

Le problème des enfants surdoués suscite un regain d’intérêt dont n’est pas entièrement exclu tout esprit polémique, ce qui donne souvent aux études qui y sont consacrées une tonalité quelque peu passionnelle. D’aucuns pensent que de tels enfants ont des capacités suffisantes pour qu’il ne soit pas nécessaire d’y prêter une particulière attention. Un projet de loi qui envisageait, en 1972, une scolarité spéciale pour les surdoués fut rejeté par le ministère de l’Éducation. D’autres pensent que ces enfants sont, au même titre que d’autres, des handicapés mal à l’aise dans le système scolaire qu’on leur propose, des êtres souvent traumatisés qui doivent être pris en charge et dont il convient de tirer le maximum, pour que ne soit pas laissé en jachère leur potentiel intellectuel et même, ici ou là, de manière à promouvoir une élite. Ces deux positions contradictoires ne sont pas exemptes de préoccupations politiques.

Du Q.I. aux différences qualitatives

La définition même du terme de «surdoué» n’est pas aisée. On retiendra celle que donne Julian de Ajuriaguerra, qui fut le premier à utiliser ce terme: «On appelle enfant surdoué celui qui possède des aptitudes supérieures qui dépassent nettement la moyenne des capacités des enfants de son âge.» On voit par là combien sont imprécises les limites de ce syndrome, qui ne constitue pas une véritable entité clinique, tant sont nombreuses les variables que l’on peut rencontrer d’un enfant à un autre. À l’évidence, il n’existe pas un type d’enfant surdoué, mais des enfants surdoués.

Aussi le tableau de l’enfant surdoué brossé par Lewis M. Terman, à partir de 1 500 sujets suivis pendant plusieurs décennies, semblet-il sujet à caution dans la mesure où cet échantillon, si vaste soit-il, n’est pas véritablement représentatif. Que savons-nous des surdoués du Tiers Monde?

Il est évidemment tentant, comme le font certains auteurs, de définir de tels enfants à partir du quotient intellectuel (Q.I.). Seraient considérés comme surdoués les enfants qui auraient un Q.I. supérieur à 125-130 ou 140, ce qui, sur la courbe de distribution des Q.I. de la population, représenterait, selon Wechsler, un effectif de 2,5 p. 100. Or, l’enfant surdoué diffère de l’enfant normal non seulement quantitativement, mais aussi qualitativement. Le chiffre du Q.I. ne saurait donc, à lui seul, définir le surdoué. Sans méconnaître la valeur des échelles d’intelligence, on doit admettre que celles-ci sont faillibles et ne sauraient, à proprement parler, «mesurer» l’intelligence. Si donc la mise en évidence d’un Q.I. élevé est nécessaire pour déterminer si un enfant est surdoué, cela n’est pas suffisant. Il faut rappeler, à ce propos, que le Q.I. n’est pas immuable et que certains enfants, au gré de leur évolution, se révèlent exceptionnels qui, au départ, avaient un faible Q.I.

Notre expérience nous amène à constater que certains enfants effectivement surdoués considèrent les questions qui leur sont posées comme tellement évidentes et faciles qu’ils les trouvent stupides ou en viennent à y flairer un traquenard, ce qui, de toute façon, les incite à s’abstenir de répondre. Aussi faut-il, pour qu’un sujet puisse entrer dans la catégorie des surdoués, qu’il présente certains traits de personnalité qualitativement exceptionnels. Ces traits sont divers et on ne les trouve pas tous au même degré chez les uns et chez les autres. Bien qu’associés selon des configurations différentes, ils donnent une certaine uniformité au tableau que l’on peut brosser du surdoué. On discerne ainsi chez ce dernier une curiosité insatiable et diversifiée, avec un intérêt précoce pour les questions d’ordre métaphysique (existence de Dieu, destinée de l’homme, problèmes de la naissance, de la mort, de l’origine du monde, etc.); une vivacité d’esprit et la capacité de résoudre rapidement et de multiples façons les problèmes; des intérêts multiples et divers dans des domaines qui varient d’un sujet à un autre, avec une particulière prédilection pour les mathématiques et l’astronomie; une remarquable ténacité dans l’accomplissement d’une tâche; une précocité fréquente mais non constante.

On remarquera, à ce propos, qu’il ne faut pas confondre enfants précoces et enfants surdoués. Ces derniers sont fréquemment précoces mais ce n’est pas toujours le cas; et tel enfant dont le premier développement s’est trouvé retardé peut fort bien devenir exceptionnellement intelligent. La précocité dont on fait état est celle qui se manifesterait de façon particulièrement nette dans le domaine du langage, et qui fait que le sujet parlerait d’emblée, sans passer par les stades préalables, comme s’il commençait à s’exprimer seulement au moment où il se sent apte à le faire pleinement. Mais on ne peut arguer d’une telle précocité du langage comme vraiment significative. Elle peut n’être le fait que d’une stimulation particulière due à l’environnement familial.

Parmi les traits caractéristiques des surdoués, il faut signaler, en outre, leurs capacités de mémorisation exceptionnelles, qui les aident grandement dans l’accumulation des connaissances (mais qu’on se gardera toutefois de confondre avec celles des calculateurs prodiges de calendrier, dont la plupart sont des psychotiques), et le fait qu’ils sont dotés d’un grand esprit d’invention et de créativité dans plusieurs domaines. Mais ils n’entrent dans la catégorie des surdoués que lorsque cette créativité s’accompagne d’une intelligence de haut niveau: n’en peuvent faire partie les sujets qui, manifestant un talent exceptionnel dans un domaine particulier, sont d’intelligence médiocre par ailleurs.

Les autres caractéristiques générales invoquées souvent sont sujettes à caution, telles que l’origine ethnique (ce facteur, étudié isolément dans un milieu socioculturel donné, ne peut être retenu comme probant, et risque d’être interprété dans un sens raciste) et l’appartenance à un milieu socioculturel de niveau élevé. Les études statistiques dont on se sert pour étayer l’importance prétendue de ce dernier critère sont faussées, elles aussi, dans la mesure où elles ne portent pas sur une population vraiment représentative. De nombreux exemples vont à l’encontre de cette thèse. De toute façon, il faudrait faire la part des stimulations dont bénéficie l’enfant, dès sa naissance, dans de tels milieux. Le dépistage des enfants surdoués est largement dépendant du cadre culturel dans lequel ils vivent. Dans certains milieux qui sont sur ce point très dépourvus, il existe sans doute des enfants surdoués qui ne sont pas arrivés à se révéler comme tels. On peut faire une remarque du même ordre à propos de la précocité scolaire, qui est souvent le résultat d’un véritable bourrage de la part des parents. Les enfants surentraînés de cette manière ne tardent pas à s’effondrer. On verra par ailleurs que la réussite scolaire ne correspond pas toujours aux capacités intellectuelles des surdoués.

Ce n’est pas non plus l’étude, rétrospective, du passé d’un sujet qui permettra de dire s’il est surdoué: en effet, nombre d’adultes qui sont exceptionnellement brillants ne se distinguaient pas, durant leur scolarité, des autres enfants et étaient même parfois des élèves médiocres. Dans de tels cas, l’existence de dons réels n’est pas en cause; seulement, ils ont pu être longtemps masqués et ne se faire jour que plus tard. Inversement, des enfants considérés comme exceptionnels ne deviennent pas nécessairement des adultes brillants. On reviendra d’ailleurs sur ce fait que, en vertu même de leurs remarquables capacités, ils rencontrent sur leur chemin maintes embûches qui risquent de contrarier leur évolution. C’est pour ces raisons que certains proposent qu’on aide spécialement de tels enfants, de manière qu’ils n’aient pas à souffrir des conséquences de leur différence et qu’ils ne gâchent pas leurs dons. On estime même parfois qu’ils ont des difficultés scolaires si voisines de celles des handicapés mentaux qu’il n’est pas rare de les envoyer dans des classes destinées à recevoir ces derniers.

Quoi qu’il en soit, et même si certains tombent en route, il apparaît que, dans leur ensemble, les enfants surdoués ont un avenir qui correspond à leur potentiel de départ. Il reste que, dans l’état actuel de nos connaissances, nous ne pouvons dire quel est le nombre de ceux qui, ignorés quant à leurs capacités exceptionnelles, n’ont pu donner le maximum d’eux-mêmes.

Quand on s’interroge sur les causes de la «brillance intellectuelle» qui caractérise les surdoués, on se trouve d’abord face aux deux thèses opposées de la primauté de l’innéité et de la primauté de l’environnement dans la genèse de l’intelligence. Pour les tenants de la seconde, les surdoués n’existent pas génétiquement, l’environnement seul pouvant, par ses stimulations et ses ressources affectives, révéler les qualités psycho-intellectuelles que tous possèdent dès le départ. Pour les partisans de l’innéité, le potentiel intellectuel diffère avec les individus; il est programmé dans le code génétique de chacun, donc dès la conception, l’environnement n’ayant qu’un rôle d’appoint de plus ou moins bonne qualité. Avec J. de Ajuriaguerra, nous pensons que «si une bonne hérédité est nécessaire, de bonnes conditions de milieu dans un sens très large, des qualités de personnalité sont indispensables au développement et à la réalisation des facultés supérieures».

Les difficultés propres aux surdoués

Le fait d’être différent des autres, quelle que soit cette différence, entraîne ipso facto des difficultés d’adaptation. Les enfants surdoués n’échappent pas à cette règle; ils ont des difficultés spécifiques à propos desquelles J.-C. Terrassier décrit un syndrome de dyssynchronie, cette dyssynchronie pouvant être soit externe, soit interne. La première se traduit par des difficultés d’insertion scolaire et familiale. Les enfants surdoués ne sont pas aptes à suivre le programme qui leur est proposé, parce qu’il ne les intéresse pas; aussi sont-ils souvent de médiocres, voire de mauvais écoliers. La vivacité de leur intelligence est telle qu’ils comprennent ce que le maître va dire avant qu’il ait parlé, ce qui les dispense de tout effort. Ils n’acceptent pas de travailler posément, refusent d’approfondir les problèmes, n’acceptent pas l’échec. C’est pourquoi ils paraissent parfois inhibés, sans contact avec les autres, perdus dans leurs réflexions ou leurs rêveries; ils s’ennuient en classe. Ils peuvent, au contraire, être agressifs, agités, instables, chahuteurs. Avec les enfants de son âge, le surdoué se montre méprisant; protecteur, il se conduit en leader; il exige de ceux-ci plus qu’ils ne peuvent donner, devient bientôt insupportable et finit par être rejeté.

Les professeurs ont, à son égard, une attitude souvent ambivalente. Tantôt ils sont admiratifs et se laissent fasciner par ses capacités exceptionnelles, allant jusqu’à manifester ouvertement leur intérêt pour ce «génie en herbe», qui est alors considéré par les autres comme le «chouchou». Tantôt ils conçoivent un certain sentiment d’envie pour un tel enfant, dont ils sentent bien qu’il les dépasse et qu’il les défie perpétuellement. La même ambivalence règne au sein du cercle familial: les parents font preuve d’incompréhension et de jalousie, se croient méprisés par l’enfant surdoué, lui interdisent d’être comme les autres, ne souffrent pas de sa part le moindre échec. On exige de lui toujours davantage, on le chauffe, on le bourre, on n’accepte pas ses bêtises, on le traite en petit adulte, alors que son développement affectif ne suit pas son développement intellectuel.

Ce décalage constitue, en effet, un des principaux aspects de la dyssynchronie interne du surdoué. Celui-ci, dont la maturation affective se trouve en retard par rapport à son niveau d’intelligence, a grand besoin d’être rassuré et fait preuve souvent de naïvetés puériles. Il n’est pas rare, d’ailleurs, qu’il souffre d’un déficit instrumental, qui constitue un facteur de découragement: les surdoués apprennent à lire très tôt et si rapidement que parfois ils savent lire sans qu’on le leur ait appris; mais, si leur lecture est rapide, l’apprentissage de l’écriture puis de l’orthographe peut leur être pénible. Ils souffrent fréquemment de bégaiement car, plus que chez d’autres, leur langage manque d’« immédiateté» et leur pensée va plus vite que leurs capacités d’expression. Cette dyssynchronie peut se traduire par des troubles névrotiques divers, où dominent l’angoisse, des symptômes de type obsessionnel ou des manifestations psychosomatiques.

Les auteurs ont, sur la façon de traiter les enfants surdoués, des opinions très différentes les unes des autres. On peut dire, à ce sujet, qu’il convient essentiellement de donner à ces derniers ce que réclame leur appétit insatiable. Reste à savoir comment. Certains auteurs, au nom d’un élitisme avoué, préconisent une sélection aussi précoce que possible des surdoués et la création, à leur intention, de classes spécialisées répondant à leurs besoins.

En 1911, Alfred Binet, l’inventeur de la psychométrie, écrivait: «Voici encore l’écolier qui ne profite pas de l’enseignement pour une raison qui est vraiment paradoxale: il est trop intelligent. On rencontre des enfants très brillamment doués, qui sont d’un niveau intellectuel très supérieur à celui des enfants de leur âge. Ils ne sont pas les derniers à s’en apercevoir. Dans la classe, ils n’ont pas besoin de grands efforts pour gagner la meilleure place. Leur vanité s’allume. Ils ne travaillent que par caprice, ils n’apprennent leurs leçons qu’au dernier moment, ils sont volontiers insubordonnés; ils font des devoirs qui n’ont pas été donnés pour se singulariser. À l’étude, ils empêchent les autres de travailler. On leur en veut, on les punit, mais ils se font toujours pardonner quand vient le jour des grands concours. C’est pour eux qu’on devrait former des classes de surnormaux. Ces classes seraient tout aussi utiles, peut-être plus que celles des normaux; car c’est par l’élite et non par l’effort d’une moyenne que l’humanité invente et progresse; il y a donc un intérêt social à ce que partout l’élite reçoive la culture dont elle a besoin. Un enfant d’intelligence supérieure est une force à ne pas laisser perdre.» De cette théorie, qui est mise en œuvre dans certains pays, se rapproche notamment celle qui est défendue par Rémy Chauvin.

D’autres pensent que, du fait même de leurs dons, les enfants surdoués s’en tireront toujours au mieux; mais c’est là une opinion dont on a vu combien elle est discutable. Il existe, enfin, nombre de pédagogues qui s’efforcent de les maintenir dans des classes normales, où ils se trouvent en avance d’un an ou deux par rapport aux autres, tout en leur assurant, en dehors des horaires scolaires, un enseignement complémentaire répondant à leur avidité intellectuelle.

Cet enseignement, diversifié, ne fait pas double emploi avec les programmes scolaires, mais se propose de donner aux élèves surdoués la possibilité d’aborder des disciplines qu’ils n’ont pas l’occasion d’étudier à l’école. C’est dans cette perspective que se sont fondées, en divers pays, des associations de parents d’enfants surdoués. Ainsi se tient-on, comme le préconise J. de Ajuriaguerra, également éloigné des deux formules, aussi rigides que malfaisantes, dont l’une consisterait à cultiver l’égalisation par le médiocre en freinant tout ce qui se détache de la moyenne, et dont l’autre viserait, à la limite, à créer des «bêtes à concours» au prix d’un forçage de tout l’ensemble de la personnalité.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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